Consommée en tant que tisane ou comme assaisonnement, la sauge fait partie de ses herbes aromatiques que nous apprécions en cuisine. Si elle doit sa popularité à ses propriétés culinaires, il faut savoir qu’elles apportent également d’innombrables bienfaits à notre organisme. Zoom sur cette plante qui mérite bien plus de reconnaissance…
Les origines de la sauge
La sauge est une plante que l’on utilise et consomme depuis l’Antiquité. Elle fut considérée par beaucoup comme une plante sacrée. D’Égypte à Rome, elle servait à réaliser toutes sortes de rites et rituels qui avaient attrait à la purification. Même sa cueillette nécessitait de suivre des règles strictes. On ne pouvait la cueillir qu’avec une serpe en or ou bien à main nue. Tout cela pour profiter pleinement de ses propriétés médicinales qui tournaient surtout sur la fertilité et l’accouchement.
La plante prend le nom de « sauge » au XIIIe siècle, en référence au latin « Salvia » qui signifie sauver ou guérir. Un nom qu’il porte bien puisqu’à l’époque on considérait la sauge comme un remède qui prolongeait la vie. Vous avez sûrement entendu le fameux dicton « pourquoi l’homme devrait-il mourir alors que la sauge pousse dans son jardin ? » Un moyen de témoigner l’étendue de la notoriété de la sauge à cette époque. En effet, on l’utilisait au Moyen-Âge pour réaliser de nombreuses préparations médicinales, comme l’eau céleste ou l’eau impériale. Le roi François 1er avait suggéré à des moines de mettre au point un médicament à base de sauge pour guérir les blessures dues à l’arquebuse, une arme à feu de l’époque.
Au XVIIe siècle, une potion appelée « vinaigre des quatre voleurs » devient célèbre puisqu’elle était supposée préserver de la peste. Elle contenait également de la sauge. On raconte que le secret de la longévité de Louis XIV était la tisane à base de sauge qu’il consommait chaque matin. Aujourd’hui, la plante est classée parmi les remèdes de grand-mère servant à soigner les maux de ventre, à faciliter la digestion, etc. On la considère comme un allié des femmes ménopausées.
Les bienfaits de la sauge
Un confort à la ménopause
La sauge fait partie de ses plantes qui limitent ces désagréments que l’on rencontre à la ménopause. Des médecins la prescrivent pour limiter les bouffées de chaleur soudaines qui surviennent souvent en soirée. Résultat des courses, les sueurs nocturnes diminuées améliorent la qualité du sommeil. Après, la personne présente moins de signe d’irritabilité au réveil. Des recherches suisses réalisées en 2011 ont pu démontrer les nettes améliorations qu’apportait la sauge chez les 72 femmes ménopausées de l’étude. Sa richesse en antioxydants, et plus précisément en photo-œstrogènes ainsi qu’en choline, aide l’organisme à mieux encaisser les changements apportés par la ménopause.
Une aide précieuse pour la digestion
La sauge officinale propose à travers ses feuilles des vertus toniques. Elle rend plus facile la digestion. On lui attribue des effets apaisants qui soulagent les crampes et autres troubles gastriques. C’est également une solution expéditive pour arrêter les ballonnements. On la consomme idéalement après un repas copieux.
Excellent pour la santé bucco-dentaire
Les feuilles de sauge combinent à la fois des propriétés antiseptiques et bactéricides. On effectue souvent des bains de bouche avec sa tisane pour soulager des inflammations buccales. Elle atténue rapidement les douleurs au niveau des gencives, tout comme les aphtes. Une infusion de sauge en gargarisme traite aussi les maux de gorge, comme la pharyngite, et met en avant ses vertus anti-inflammatoires. Plusieurs études ont maintes fois mis en évidence l’efficacité de cette plante pour soigner les maux de gorge aigus.
Des propriétés hypolipémiantes
On sait désormais que la sauge aide à faire baisser le taux de cholestérol dans le sang. Elle doit cette vertu à l’acide camosique qui la compose. Des travaux de recherches réalisés en 2011 montrent qu’une consommation régulière de sauge, à des doses bien définies, diminue le cholestérol LDL dans le sang. Les 67 sujets de l’étude ont également vu leur taux de bon cholestérol (HDL) augmenté.
D’autres pistes thérapeutiques intéressantes
Les études sur les possibles bienfaits de la sauge contre la maladie d’Alzheimer se multiplient en ce moment. L’une d’entre elles, très prometteuse, réalisée en Iran en 2003 avait souligné des améliorations notables chez des patients atteints d’Alzheimer au stade modéré. Par ailleurs, des scientifiques ont découvert en 2013 que la sauge pouvait réguler le taux de glycémie dans l’organisme. Les tests sur des sujets diabétiques révèlent que la plante a fait baisser leur glycémie dans le sang. Elle permet aussi une réminéralisation osseuse.
Composition et posologie
On utilise essentiellement les feuilles de salvia officinalis en phytothérapie. Elles sont composées de flavonoïdes, à l’origine de ses vertus antioxydantes, ainsi que de plusieurs triterpènes (acide ursolique, acide oléanique). La sauge contient également une huile essentielle qui embarque 50 % de thuyone. Comme bon nombre de plantes aromatiques, elle contient des tanins. C’est une excellente source de vitamine K et de vitamine B9. Elle contient plusieurs minéraux, dont le calcium, le fer, le magnésium…
Le dosage à consommer et la posologie pour profiter des bienfaits de la sauge varient en fonction du type de préparation à disposition. En usage interne, il est conseillé d’infuser 3 g de feuilles séchées dans 200 ml d’eau bouillante. Sous forme de teinture mère, il suffit d’en consommer 25 gouttes quotidiennement. Si vous avez un extrait sec, vous devez utiliser 200 à 350 mg par jour, à répartir en 3 prises. Pour soigner les maux de gorge, un gargarisme d’infusion de salvia officinalis suffit pour rapidement obtenir de nettes améliorations.
Contre-indications et effets secondaires
Rares sont les effets secondaires causés par la sauge. Ils ne proviennent généralement que d’une surdose et se manifestent par des vertiges, des excès de chaleur, rien d’irréversible en tout cas. Il suffit d’arrêter la cure pour que ces effets se dissipent. On déconseille cependant la sauge aux femmes enceintes et/ou allaitantes.
Association avec d’autres plantes médicinales
L’usage de la sauge en cuisine multiplie les possibles combinaisons pour profiter pleinement de ses bienfaits. Elle se marie parfaitement bien avec des légumes et les salades. On l’emploie également avec diverses huiles essentielles, comme l’huile de lavande, l’huile de millepertuis, l’huile de laurier…