Considérée comme plante primitive, la prêle des champs se démarque des autres pour ses nombreuses vertus thérapeutiques. Son utilisation s’est vite banalisée puisqu’elle pousse un peu partout. De nos jours, on lui confère des effets diurétiques et reminéralisants, et ce n’est qu’une partie de tous les avantages médicinaux qu’elle peut apporter à l’homme…
Les origines de la prêle
La prêle est une plante de la famille des equisetacées. Plante fossile, elle serait sur terre depuis le commencement, c’est-à-dire il y a plus de 250 millions d’années. C’est ce que confirment les dernières fouilles archéologiques. On a retrouvé des traces de la prêle dans les couches sédimentaires. Ses premiers usages thérapeutiques remontent bien avant l’Antiquité. De nombreux médecins et guérisseurs de l’époque le prescrivent pour stimuler la production urinaire et arrêter les saignements après une blessure. La médecine ayurvédique en faisait un remède pour soigner les problèmes de voies urinaires.
Quand on parle de prêle en phytothérapie, on fait surtout référence à l’equisetum arvense, plus communément appelé prêle des champs. « Equisetum » est un mot latin qui se traduit par « crin de cheval ». Il rappelle sa ressemblance avec la queue de cheval. Certaines personnes le surnomment également queue de rat ou queue de renard.
La prêle dispose de deux types tiges différents. D’un côté, il y a les tiges stériles qui peuvent atteindre les un mètre de hauteur. De couleur pâle, elles se montrent plus solides même si elles sont creuses. De l’autre, il y a les tiges fertiles qui ne font que 25 centimètres au maximum. Elles se démarquent par la présence de sporanges.
Elle devient très populaire en Europe dans le XVIIe siècle. On la conseillait pour traiter les calculs rénaux. Elle était également employée pour traiter diverses inflammations. Bien évidemment, on continua à l’utiliser pour arrêter l’écoulement du sang en cas de blessure grave. L’herboriste britannique Nicholas Culpeper en a fait d’ailleurs l’éloge maintes fois. Aujourd’hui, la prêle des champs reste le sujet principal de bon nombre de travaux scientifiques dont le but est de mettre à jour toutes ses propriétés.
Les bienfaits de la prêle des champs
Un puissant diurétique naturel
On connaît ses effets diurétiques depuis des milliers d’années. Aujourd’hui, l’Agence européenne des médicaments confirme et soutient que la prêle peut soigner les troubles urinaires bénins. Il s’avère efficace pour éliminer les calculs urinaires. Concrètement, il stimule la production d’urine et augmente de ce fait le débit urinaire. Il convient aux personnes souffrant de coliques et d’inflammation de la vessie. D’après des recherches, des scientifiques attribuent cette propriété diurétique à la haute concentration en flavonoïde et en saponine de la prêle.
Un soin intéressant pour les œdèmes
La prêle est une excellente source naturelle de silice. Cette substance joue un rôle important dans la reconstruction des tissus conjonctifs. Elle aide à stabiliser différentes constantes physiologiques dans notre corps, ce qui favorise la guérison des œdèmes. Par ailleurs, on sait aussi que la prêle des champs stimule la cicatrisation. L’EMA et la commission E allemande soutiennent les vertus régénératrices que la plante a sur la peau. De manière concrète, elle accélère la synthèse de collagène et d’élastine, rendant la peau son élasticité d’origine.
Pour un bien-être osseux
Grâce à une excellente teneur en silice, l’equisetum arvense dispose d’un potentiel hautement reminéralisant. En effet, la silice aide à fixer le calcium dans l’organisme, notamment au niveau des os. Cette action contribue à rendre le squelette plus robuste et à renforcer la résistance articulaire. D’après de nombreuses études, elle stimule également la régénération osseuse en cas de fracture. La prêle réduit considérablement les symptômes d’arthrose en protégeant les tissus cartilagineux. Elle préserve aussi de l’ostéoporose et contribue au bien-être articulaire.
Une plante excellente pour les cheveux et les ongles
Plusieurs recherches ont pu démontrer que la silice influait grandement sur la production du collagène et d’élastine dans le corps. Une étude italienne a mis en exergue les améliorations obtenues sur des ongles grâce à un vernis réalisé à base de prêle. Les ongles striés et fragiles des sujets de l’expérience ont retrouvé une meilleure santé. On a également remarqué que le vernis a soigné l’onychodystrophie psoriasique. D’un autre côté, la prêle apporte une protection supplémentaire aux cheveux cassants et fragiles. On lui attribue également des vertus réminéralisantes.
Composition et posologie
On utilise essentiellement les tiges stériles de la prêle pour en extraire ses principes actifs. Elles sont ensuite déclinées sous forme de poudre, de plantes fraîches, de teintures mères, d’extraits liquides, etc. L’equisetum arvense possède une importante richesse en minéraux. Comme évoqué précédemment, elle renferme une forte teneur en silice. Elle est aussi une source de calcium, de potassium intéressant. À cela s’ajoutent des excipients notables comme plusieurs flavonoïdes, des acides phénoliques, etc.
Pour consommer la prêle à des fins thérapeutiques, il est possible de la boire comme décoction. Pour ce faire, il faut 2 g de plantes fraîches pour un verre d’eau. La tisane permet de profiter de ces propriétés diurétiques. Si vous disposez de teinture mère de prêle des champs, notez qu’il faut en consommer 10 ml après chaque repas. La dose et la posologie usuelle à adopter varient selon le type de préparation à disposition. En cas doute sur les indications données sur l’emballage du produit, mieux vaut se rapprocher d’un médecin apte à fournir une prescription détaillée.
Contre-indications et effets secondaires
La consommation de prêle requiert un avis médical. Par précaution, il est contre-indiqué d’en prendre durant la grossesse et pendant l’allaitement. Les enfants de moins de 12 ans ne doivent pas en consommer. La prêle des champs cause parfois des problèmes digestifs légers, mais en règle générale, il ne provoque aucun effet indésirable majeur. Un surdosage peut cependant entraîner une carence en vitamine B1 et en potassium, ce qui rendrait certains médicaments toxiques pour l’organisme.
Avis d’expert
Il ne faut pas confondre la prêle des champs avec d’autres variétés de prêles. En effet, certaines prêles sont très toxiques, à l’instar de la prêle des marais, connue sous le nom scientifique equisetum palustre.
Pour réduire au maximum les possibles effets indésirables de la prêle, mieux vaut utiliser la plante fraîche en décoction. Les substances actives seront par ailleurs mieux assimilées par l’organisme.